Like tracks left by animals

Citation en exergue de l’ouvrage The Elements of Typographic Style, par Robert Bringhurst (2012)

— Everything written symbols can say has already passed by. They are like tracks left by animals. That is why the masters of meditation refuse to accept that writings are final. The aim is to reach true being by means of those tracks, those letters, those signs – but reality itself is not a sign, and it leaves no tracks. It doesn’t come to us by way of letters or words. We can go toward it, by following those words and letters back to what they came from. But so long as we are preoccupied with symbols, theories and opinions, we will fail to reach the principle.
— But when we give up symbols and opinions, aren’t we left in the utter nothingness of being?
— Yes.

Kimura Kyuho, Kenjutsu fushigi hen ( On the Mysteries of Swordsmanship , 1768)

Project Glass : a Google incursion into algorithmic culture

Voici ma présentation (audio et diaporama) à la International Conference on Algorithmic Cultures du 24 juin dernier, à Constance en Allemagne. Mon sujet y est les lunettes Google Glass, la proposition du géant de la recherche en ligne en matière d’informatique corporelle. Je m’intéresse tout particulièrement aux efforts de Google pour légitimer son produit devant les nombreuses critiques auxquelles il a dû faire face depuis son lancement en avril 2012. Cette présentation est le résultat de plusieurs mois de recherche au laboratoire NENIC, en collaboration avec Jonathan Roberge.

Voir le diaporama

Écouter la présentation (langue anglaise, 35 minutes)

Informatique corporelle et surveillance : les nouveaux enjeux de la médiation technologique auprès de soi

L’article qui suit a été rédigé en collaboration avec Jonathan Roberge, à l’invitation de la Ligue des droits et libertés. Il a été tout récemment publié dans l’édition printemps 2014 de leur revue, intitulée La surveillance des populations.

«Ok Glass, take a picture». Sergueï Brin, cofondateur de Google, venait de vivre une véritable épiphanie. Recevant un message texte lors d’un repas, il se rendit compte qu’il n’avait qu’à prononcer ces mots pour prendre un cliché et l’envoyer instantanément à son interlocuteur. Non seulement n’avait-il pas eu à sortir son téléphone de sa poche pour lire le message, il n’en avait pas eu besoin non plus pour y répondre. Constamment à l’affut, la frêle monture posée sur son nez et le petit écran flottant au-dessus de son œil droit l’avaient propulsé dans l’ère instantanée de la communication par les images. Ses lunettes Glass, la proposition la plus poussée de Google dans le domaine en pleine ébullition de l’informatique corporelle, l’avaient prétendument libéré de l’emprise de la technologie[1]. Lire la suite